Une chronique actu depuis septembre 2020 !

Depuis septembre 2020 et chaque mois, Thérèse Lebrun, notre Président Recteur Déléguée Santé Social, intervient lors d'une chronique entre le mardi et le jeudi à 18h45 autour de sujets tels que la spiritualité et les événements qui nous inspirent et nous font vivre.

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Des tiraillements à partager...Chronique du 9 novembre 2021

Vous me trouvez aujourd’hui, chère Elise Le Mer, plutôt tiraillée entre divers comportements, éléments, informations (qu’on ne peut pourtant classer comme « fausses », pour parler français).

Je prends quelques-uns de ces éléments ce jour issus de la vie courante, et les auditeurs me pardonneront le manque de nuances, car le temps d’antenne doit être respecté.

1 - Nous venons de vivre la fête de la Toussaint, un lundi, ce 1^er novembre. Dès mardi 2, chocolats en tous genres, publicités de Noël, et bien avant encore les jouets garnissaient les rayons. Il reste deux mois avant Noël, 1/6^ème d’année. Achats et consommation battent leur plein, comme avant, plus encore qu’avant, tandis qu’une pénurie de jouets est brandie telle une menace, drame mondial s’il en est ! Alors, je propose, en cette fin 2021, de ne pas oublier la sobriété heureuse pas plus que l’attention à porter à notre maison commune. Revenons à des essentiels, j’en formule le souhait.

2 - Vous avez aussi entendu beaucoup parler des Cajoo, Gorillas, Frichti, Getir, Picnic… et d’autres encore, ces entreprises qui vous permettent la livraison de votre commande en moins de dix minutes. Là, ce n’est pas « comme avant » mais pire qu’avant. Esclavage des temps dits modernes pour ces coursiers qui prendront des risques et vivront une activité professionnelle pour le moins rude. Et une personne interviewée de vanter l’intérêt de recevoir en moins de ces fameuses dix minutes le pot de crème fraîche qui manquait pour la soupe ! Nouveau drame s’il en est ! Qu’en pensez-vous ?

Dans le même temps, rayon d’espoir, des coursiers s’associent en coopérative de livreurs à Montpellier pour des conditions de travail dignes à contre-courant des grandes plateformes de livraison, avec cette interrogation pertinente : « pourquoi un service local devrait-il être géré par une multinationale ? ». Partager les décisions, promouvoir un vrai métier, miser sur le lien local, mettre en commun outils pratiques et compétences, au travers d’un réseau des coopératives… La vitrine de ces coursiers montpelliérains se formule ainsi : « Commander, se régaler, sans exploiter ! Alternative locale ». Belle initiative à qui nous souhaitons plein succès.

Saurons-nous, au-delà de cette pandémie qui peine à nous quitter, tirer les enseignements que nous nous étions tant promis de considérer dans cette douloureuse période ou reprendrons-nous cette course folle, finalement si peu respectueuse de l’être humain, de ses aspirations essentielles, du goût de la vraie vie, de l’autre et de la planète ? Partout est brandi le mot « accélération ». Trouvons-nous juste et opportun de tant préconiser d’accélérer ? Pour qui ? Pour quoi ? Avec quelles conséquences ?

Je formule en ce mois et en cette fin 2021, le souhait profond que tout ne se passe pas « comme avant », que tout n’accélère pas sans bien savoir le sens et la direction, et que nous pensions tout particulièrement à notre jeunesse qui nous demande de réelles conversions, de vraies décisions, des transformations fondamentales de nos regards et comportements pour, tout simplement, sauver la vie humaine et la terre qui la porte. Puissent-ils être entendus, ces jeunes et celles et ceux qui déjà œuvrent concrètement pour changer notre monde radicalement.